L’Arabie saoudite, un pilier du marché mondial du pétrole, fait face à un paysage économique complexe. En tant que plus grand exportateur de pétrole au monde, son économie est profondément liée aux fluctuations des prix du pétrole, ce qui entraîne des efforts ambitieux de diversification, tels que prévus par la Vision 2030 de Mohamed Bin Salman. Par ailleurs, la stabilité économique du Royaume est affectée de manière complexe par les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, dont notamment par sa rivalité avec l’Iran. Cet article examine comment l’Arabie saoudite navigue entre sa dépendance traditionnelle au pétrole et ses défis régionaux dans un environnement économique mondial en mutation.
Perspectives de croissance du PIB
Avec le prix du Crude Oil en baisse dans la dernière année, il serait logique de penser à première vue que l’Arabie saoudite pourrait perdre de son immense pouvoir monétaire mondial. Cependant, les projections pour 2024 sont claires : l’Arabie saoudite devrait reprendre du poil de la bête. En effet, tel qu’illustré par le graphique ci-dessous, le prix du Crude Oil devrait augmenter de 8,5 % selon l’avis d’économistes. Avec cette hausse de prix, on pourrait s’attendre à ce que le PIB de l’Arabie saoudite remonte en flèche dans les prochaines années pour atteindre et potentiellement dépasser les niveaux préalablement atteints.
Tension entre l’Arabie saoudite et l’Iran
L’exportation du pétrole constitue l’activité économique la plus importante de l’Arabie saoudite. Similairement, elle l’est aussi pour son voisin l’Iran, avec lequel les Saoudiens sont en confrontation directe économiquement et principalement idéologiquement. En effet, l’Arabie saoudite est une monarchie s’adonnant en grande majorité à la branche sunnite de l’Islam, tandis que la république de l’Iran suit plutôt la branche shiite de l’Islam. Les divergences de croyances des deux branches de la religion sont au cœur de toutes tensions pouvant émaner entre les deux pays, notamment en raison de la grande rivalité existante entre les adeptes de chacune des branches à travers le monde. De fait, il n’est pas rare que des attaques aient lieu sur les sites pétroliers et sur les pipelines des deux pays, ce qui affecte sévèrement l’économie mondiale et celles des pays impliqués depuis longtemps, car ceux-ci dépendent grandement de la production de pétrole. Cependant, avec les réformes politiques progressistes poussées par Mohamed Bin Salman, roi de l’Arabie saoudite, le pétrole saoudien est de plus en plus mis de l’avant en occident, ce qui augure bien pour la monarchie qui exporte déjà 40 % du pétrole hors des pays du moyen orient. À l’opposé, l’Iran se rapproche davantage de pays comme la Russie, la Chine et le Pakistan.
Électrification du monde
Bien évidemment, l’Arabie saoudite et l’Iran ne sont pas les seuls pays touchés par l’importance de la production de pétrole et de gaz. Or, tous ces pays devront incessamment tendre les voiles vers de nouveaux horizons. Pourquoi ? Selon Deloitte, la réponse simple est qu’on perçoit une forte croissance de l’importance des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les marchés financiers ; ce phénomène condamne les grandes entreprises à adopter des portefeuilles plus verts. Cependant, dans la même lignée de tendances plus vertes, les voitures électriques sont elles aussi un ennemi de taille pour les grands producteurs de pétrole et de gaz. En effet, déjà 16 pays ont mis en place une forme de politique exigeant, d’ici 2035 ou avant, que la vente de véhicules électriques constitue 100 % des ventes de véhicules neufs. Avec une diminution des véhicules à combustion, la baisse de l’utilisation du pétrole et du gaz est presque inévitable. Il sera intéressant de voir si les joueurs de cette industrie sauront pallier cette baisse de consommation et s’ils sauront rejoindre la vague d’électrification mondiale.
Conclusion
L’Arabie saoudite a récemment confirmé sa position parmi les plus grandes puissances mondiales grâce à ses réserves de pétrole, et Mohammed Bin Salman a lancé Vision 2030, un vaste projet de restructuration économique, politique et social. Dans cette initiative, il vise à établir le pays comme un acteur clé dans les divers sports tels que le football, le golf, les sports de combat et la Formule 1. Les contrats très lucratifs offerts par les clubs subventionnés par le gouvernement ont attiré plusieurs joueurs renommés tels que Cristiano Ronaldo, Karim Benzema et Neymar. Selon une étude menée par Deloitte, les clubs de football de la ligue saoudienne ont investi 957 millions de dollars USD$ durant l’été 2023, se plaçant juste derrière la première ligue anglaise, évaluée à 1,3 milliard de dollars USD$. Le prince saoudien maintiendra sa vision en investissant massivement dans l’industrie du sport pour stimuler la croissance économique du pays.
L'équipe Économie Mondiale,
Olivier Laguë, Roy Cheng, Matis Patenaude, Gabriel Veilleux, Frederick Debs, Adrien Darbes