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Montée en flèche du PQ : Discussion avec Jean-Martin Aussant

Maxime Renaud et l’équipe politique


La scène politique québécoise connaît un regain d’intérêt avec la montée en flèche du Parti Québécois (PQ) dans les sondages, une tendance qui suscite des débats sur l’avenir de la souveraineté. Alors que les prochaines élections provinciales ne sont prévues qu’en 2026, les récents développements laissent entrevoir une transformation notable dans les intentions de vote des Québécois.


Une croissance soutenue dans les sondages

Selon le dernier sondage Léger, le soutien à la souveraineté a grimpé à 37 %, tandis que Paul St-Pierre Plamondon, chef du PQ, est désormais perçu comme le meilleur choix pour le poste de premier ministre, devançant François Legault de plus de 10 points de pourcentage. Ce changement reflète l’amélioration de la performance politique et oratoire de M. Plamondon, qui, durant une conférence à l’Université de Montréal, a choisi des métaphores telles qu’asphyxie fiscale et marmite bouillante pour décrire la situation des Canadiens français dans le Canada.


Jean-Martin Aussant, ancien député du PQ et observateur aguerri de la scène politique, note que le chef du Parti Québécois affiche une détermination rare dans ses positions, refusant de se plier aux pressions des sondages.


La descente de la CAQ et du PLQ

Depuis 2022, la CAQ a perdu près de 20 points de pourcentage, stabilisant son appui entre 21 % et 24 %. Cette perte importante est attribuée à une insatisfaction grandissante des Québécois, précisément de 61%, très proche du plus haut pourcentage de 64% observé en mars dernier. Visiblement, le peuple québécois n’est pas satisfait des mesures de santé et du leadership de François Legault, qui continue de perdre des points de pourcentage comme meilleur choix pour le Québec. Le parti se dit fédéraliste, mais son chef, M. Legault, était souverainiste en tant que député du parti Québécois. Selon M. Aussant, « Legault a transformé la CAQ en un parti axé sur sa propre personne, incluant son nom dans le nom du parti, diluant ainsi son message et affaiblissant sa position sur des enjeux fondamentaux. »


Par ailleurs, le Parti libéral du Québec (PLQ) semble très affaibli sur la scène publique. Toujours sans chef officiel, il a enregistré ses pires intentions de vote lors des dernières élections. Seront-ils, eux aussi, capables de remonter la pente, à l’instar du Parti québécois ? Une chose est certaine : Pablo Rodriguez mène actuellement dans les sondages avec 28 % des intentions de vote. Il représente la plus grande menace compétitive pour les autres partis. Il serait en position de devenir l’opposition officielle avec 26 % des votes, ce qui ferait reculer le PQ de 37 % à 33 %.

 

Le retour du débat sur la souveraineté

La montée du PQ ne se limite pas à un simple regain de popularité. Elle marque également un retour au débat politique historique qui opposait le camp souverainiste (PQ) au camp fédéraliste (Parti libéral du Québec).  Comme le souligne Aussant, ce débat avait été relégué au second plan au cours des dernières années, en raison de la gestion de crises comme la pandémie et des choix stratégiques de leaders comme Pauline Marois ou François Legault.


Toutefois, un fait intriguant, 25 % des sympathisants péquistes ne sont pas favorables à un référendum, une statistique qui met en lumière la complexité des dynamiques internes au sein du parti.


Un avenir incertain, mais prometteur

La question fondamentale reste de savoir si cette tendance en faveur du PQ peut se maintenir d’ici les élections de 2026. La stratégie de M. Plamondon semble solidement ancrée dans une vision à long terme, mais il devra composer avec les divisions internes, la volatilité de l’opinion publique et les possibles manœuvres de ses adversaires.


Comme l’affirme Jean-Martin Aussant, la montée actuelle du PQ pourrait non seulement raviver le débat sur l’indépendance, mais aussi dynamiser la vie politique québécoise traditionnelle, offrant aux électeurs un choix décisif et clair entre des visions opposées de l’avenir de leur province.



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