Elliot Deslauriers, Bertille Trierweiler, Sandrine Boies
Et c’est parti, les républicains ont six mois pour choisir leur candidat à l’élection présidentielle qui se déroulera le 5 novembre 2024. Les Primaires sont la première marche à gravir pour oser espérer, un jour, remporter l’investiture suprême, la Présidence des États-Unis d’Amérique.
Le fonctionnement des primaires à l’américaine
Les primaires américaines sont un vrai casse-tête au premier regard pour qui décide s’y pencher. Tout d’abord, il est important de différencier une « primaire » d’un « caucus ». Un caucus signifie originellement « rassemblement des chefs de la tribu », aujourd’hui, un caucus est une réunion de citoyens ordinaires possédant une carte du parti et qui votent à main levée pour les délégués de leur État. Ce vote n’a donc rien de secret contrairement à la plus traditionnelle primaire qui, elle, se déroule dans un isoloir.
2500 délégués républicains sont désignés pour voter lors de ces caucus ou primaires dans chaque État. Il y aura donc un vote dans chacun des cinquante États américains. À date, quatre États ont déjà fait leur choix. Il s’agit de l’État de l’Iowa qui a lancé cette course aux primaires le 15 janvier et dont le vote est un caucus. Le favori, Donald Trump, a obtenu le nombre de vingt délégués tandis que son opposante lui a grappillé sept délégués.
Cette opposante est Nikky Haley, la plus crédible face à un Donald Trump dont la victoire est plus que certaine. Cette ancienne gouverneure de la Caroline du Sud et ex-ambassadrice à l’ONU pour Trump a en effet récolté 12% de soutien au sein du Parti républicain et n’a pas abandonné contrairement à Ron DeSantis et Vivek Ramaswamy. Elle est décrite comme une « conservatrice solide », pragmatique, réfléchie et crédible dans son approche de la politique et est une alternative plus jeune à Donald Trump.
Les autres États voteront jusqu’au 5 juin, date à laquelle nous saurons le nom du futur candidat républicain à la présidentielle américaine.
Rappelons que pour gagner, le vainqueur doit remporter la moitié du nombre total de délégués, soit 1215 délégués.
L’État du New Hampshire a suivi le 23 janvier dans lequel Donald Trump s’est encore imposé avec 12 délégués (neuf pour Nikky Haley). Le 8 février a vu la consécration de Donald Trump. Le Nevada et les Îles Vierges américaines offrent une confortable avance à l’homme d’affaires américain qui ne laisse aucun délégué à Nikky Haley, l’outsider.
À la fin, il n’en restera qu’un.
La course aux primaires républicaines est sans merci ni répit et les abandons ne sont pas rares. À peine la course lancée que le Parti républicain perd déjà la moitié de ses candidats. Ron DeSantis, le gouverneur de la Floride, et Vivek Ramaswamy, un entrepreneur américain soutenu entre autres par Elon Musk, et dépeint comme la copie de Donald Trump, ont tous deux jeté l’éponge avant le vote du 23 janvier.
Les épines juridiques de Trump : répercussions sur la course à la présidence
L'ancien président Donald Trump est au cœur de plusieurs affaires judiciaires et légales qui pourraient avoir un impact significatif sur les primaires et les élections américaines à venir. Alors que Trump cherche à consolider sa position en tant que leader républicain et à remporter la nomination de son parti pour l'élection présidentielle de 2024, ces affaires pourraient potentiellement ébranler ses ambitions politiques et influencer le paysage politique américain dans son ensemble.
L’étau des accusations électorales en Géorgie
Tout d'abord, Trump est confronté à des accusations de fraude électorale en Géorgie, où une enquête a été ouverte sur ses efforts pour renverser les résultats des élections de 2020. Les accusations comprennent, entre autres, des allégations de racket, de complot et de falsification de dossiers. Si ces accusations aboutissent à des condamnations, cela pourrait ternir l'image de Trump en tant que leader politique et affaiblir son soutien au sein du parti républicain.
Attaque du Capitole, conspiration et corruption
Trump est au centre de litiges liés à l'attaque du Capitole du 6 janvier 2021. L’ancien président fait face à quatre chefs d'accusation pour ses efforts visant à rester au pouvoir après les dernières élections. Trump et ses co-conspirateurs présumés auraient tenté d'inverser les résultats de l'élection, notamment en exerçant des pressions sur les législateurs et les responsables électoraux, en recrutant de faux électeurs et en exploitant la violence de l'émeute du 6 janvier 2021 pour propager de fausses allégations de fraude électorale.
Rétention de documents classifiés
Parallèlement, Trump est également accusé de rétention de documents classifiés après son départ de la Maison-Blanche. Ces documents contiendraient des informations sensibles sur le programme nucléaire américain ainsi que des plans militaires, et leur divulgation pourrait compromettre la sécurité nationale. Si Trump est incriminé, cela pourrait sérieusement compromettre sa capacité à se présenter comme candidat à la présidence et à obtenir le soutien des électeurs.
Poursuite civile pour fraude financière
Enfin, Trump fait face à une poursuite civile pour fraude financière à New York, où il est accusé d'avoir gonflé la valeur nette de ses actifs pour obtenir de meilleurs prêts et des conditions d'assurance plus favorables. Si Trump est reconnu coupable dans cette affaire, cela pourrait entraîner des répercussions financières importantes sur son empire commercial et sa capacité à financer sa campagne électorale.
Les tribulations judiciaires de Donald Trump soulèvent des questions cruciales sur l'avenir politique de l'ancien président et sur le paysage électoral américain. Alors que les primaires républicaines battent leur plein, ces affaires complexes pourraient façonner le cours des événements à venir dans le monde de la politique américaine. Avec chaque audience et chaque accusation, le suspense monte : quel sera l'impact final de ces défis juridiques sur la candidature de Trump et sur le Parti républicain dans son ensemble?
L'équipe Politique