Ralentissement économique en Chine : une relance « au bazooka » très attendue
- marchesglobauxhec
- 14 oct. 2024
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Contexte actuel en Chine
Le 9 octobre dernier, les actions chinoises ont chuté après l'échec d'une annonce de relance budgétaire anticipée des investisseurs. L’indice du CSI 300 a chuté de 7,1%, soit une des plus fortes chutes depuis février 2020. Depuis la pandémie, le pays peine à relancer son économie. Le ralentissement est principalement marqué par une crise dans le secteur immobilier et une stagnation de la consommation.
La Chine repose son modèle économique principalement sur les exportations. Cependant, avec la baisse de la consommation mondiale, ce modèle s'affaiblit, aggravé par les enjeux géopolitiques actuels, tels que les tensions autour de Taïwan et les relations tendues avec les États-Unis. De plus, les dettes élevées des gouvernements locaux compliquent les investissements et freinent la relance de l'économie. Malgré cela, les autorités chinoises visent une croissance de 5% du PIB en 2024. Néanmoins, de nombreux économistes jugent cet objectif très optimiste, car le contexte actuel en Chine ne semble pas favorable à sa réalisation.
Un stimulus financier du gouvernement chinois
Pour remédier à la situation, la banque centrale chinoise prévoit de lancer un stimulus financier d’une ampleur inédite depuis plusieurs années, qualifié de « bazooka fiscal ». Dans le cadre d'un nouveau plan de relance budgétaire, elle prévoit d'émettre des obligations souveraines d'une valeur d'environ 2 000 milliards de yuans (389 milliards de dollars CAD). Cela va aider à stimuler les marchés financiers et alimenter la confiance nécessaire pour atteindre l’objectif de croissance économique de la Chine cette année, soit environ 5%. Cependant, la majorité des investisseurs demeurent prudents et incertains. Les gains boursiers de Hong Kong et de la Chine continuent de chuter, et le Hang Seng a connu sa pire chute en une journée depuis octobre 2008.
Beaucoup considèrent que cette crise est avant tout un problème de crédibilité du gouvernement chinois : « La faiblesse de la Chine provient d’une crise de confiance, et non d’une crise du crédit » explique Harry Murphy Cruise, économiste chez Moody’s Analytics.
Quelles conséquences pour l’économie mondiale ?
Pour l’économie mondiale, le ralentissement économique en Chine reste inquiétant puisque la situation chinoise influence beaucoup le commerce mondial. La situation immobilière dans le pays est telle que 60% de la richesse des ménages chinois est constituée de biens immobiliers. Or, ce marché en plein désarroi contraint la population chinoise à se concentrer davantage sur l’épargne plutôt que la consommation. La Chine représente le premier marché pour plusieurs multinationales. Ainsi, cela se traduit par une baisse des revenus de ces firmes sur le territoire chinois, faute d’une consommation au ralenti. De manière générale, ce sont les secteurs exportateurs de plusieurs pays qui seront mis à mal par le ralentissement de ce marché de 1,4 milliards d’habitants. C’est ainsi que l’Australie et le Brésil ont vu une baisse de leurs exportations de matières premières, généralement destinées à la Chine. Pour le secteur immobilier, impliqué dans plus d’un quart du PIB de l’économie chinoise, la baisse des taux d’intérêt pourrait permettre une relance de la consommation des biens et services, mais également un accès privilégié vers les prêts immobiliers.
Malgré toutes ces mesures, la croissance économique sera à surveiller dans les prochains mois, particulièrement le marché de l’immobilier et le taux de chômage. La consommation des biens et services sera particulièrement surveillée. Les tensions géopolitiques entre Pékin et le reste du monde risquent de conduire à de nouvelles taxes qui pourraient pénaliser l’économie chinoise.
L'équipe économie globale