Sandrine Boies et l'équipe politique
Alors que les effets du changement climatique s’intensifient et que les besoins de soutien pour les pays vulnérables n’ont jamais été aussi pressants, les représentants de près de 200 nations se retrouvent pour la COP29 en cette fin d’année. La conférence est marquée par des appels à des financements accrus, les voix de millions de réfugiés climatiques et les défis posés par des intérêts économiques divergents, reflétant la complexité de la crise.
Bakou : quand la COP s'invite dans le pays du pétrole
Le choix de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, pour accueillir la COP29 n’est pas sans controverse. En effet, l'Azerbaïdjan tire plus de 90 % de ses revenus d’exportation du pétrole et du gaz, et ces secteurs représentent environ la moitié de l'économie du pays. Cette année encore, la conférence a lieu dans un pays producteur d’hydrocarbures, et son président, Ilham Aliyev n’a pas hésité à décrire le pétrole et le gaz comme un « cadeau de Dieu » ayant fait la richesse de son pays. Ce paradoxe se renforce avec des révélations récentes : Elnur Soltanov, chef de l’équipe azerbaïdjanaise de la COP29, a été filmé en train de promouvoir des investissements dans le secteur pétrolier local, profitant de son rôle pour arranger des accords avec des investisseurs. Cette situation met en lumière les tensions entre les objectifs de la conférence et les intérêts économiques des pays hôtes.
Un « Sommet de la finance » aux objectifs incertains
Cette année, la COP29 est qualifiée de "COP de la finance" en raison des enjeux financiers cruciaux pour l’action climatique. En 2009, les pays riches avaient promis de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour aider les pays vulnérables à faire face aux impacts du changement climatique. Cependant, cette somme est désormais jugée bien insuffisante pour amorcer une transition énergétique juste et équitable. Les besoins réels des pays en développement sont estimés entre 1 100 et 1 300 milliards de dollars pour des mesures d’adaptation et de réduction des émissions. Face à cette réalité, des propositions de nouveaux mécanismes de financement émergent, incluant des taxes sur les combustibles fossiles et les transports internationaux. Cependant, la mise en place de telles contributions reste incertaine, et la question de savoir si les pays développés respecteront leurs engagements pour sécuriser ces fonds demeure préoccupante.
Réfugiés climatiques : quand l'aide devient une question de survie
Pour les pays en première ligne de la crise climatique, le soutien financier n’est pas seulement un enjeu économique, mais une question de survie. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 75 % des personnes déplacées dans le monde vivent dans des régions à haut risque climatique, et ce chiffre ne cesse de croître avec les sécheresses, inondations et vagues de chaleur. Dans ce contexte, la première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a rappelé que, si les financements pour l’adaptation sont insuffisants, ce sont les populations locales qui en paieront le prix. Elle a mis en avant le décalage frappant entre les fonds aisément mobilisés pour les conflits armés et ceux, pourtant nécessaires, pour soutenir les régions frappées par des catastrophes naturelles.
Une réponse globale pour une crise mondiale
Alors que la COP29 progresse, des millions de personnes dans le monde continuent de subir les impacts de la crise climatique, souvent sans soutien adéquat. La conférence de Bakou, tenue dans un pays dépendant du pétrole, pose la question de la sincérité des promesses internationales face à une urgence planétaire. Il est essentiel que les pays riches respectent leurs engagements et répondent aux besoins urgents des pays en première ligne pour que les négociations aboutissent à des actions concrètes. La crise climatique est un phénomène global, alors la réponse doit l’être aussi.