Course à la chefferie, élections fédérales et guerre économique : un climat incertain
- marchesglobauxhec
- Mar 4
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Maxime Renaud et l’équipe politique
Depuis le début de cette nouvelle année, le Canada traverse une période agitée. Donald J. Trump, récemment réélu à la présidence des États-Unis, revendique plusieurs concessions de la part du Canada, menaçant même d’en faire le fameux 51ᵉ État. Pendant ce temps, le Parti libéral du Canada, véritable pilier de la politique nationale, fait face à une crise avec la démission de Justin Trudeau le 6 janvier dernier.
Une course à la chefferie a donc été lancée pour lui succéder. Le 24 février dernier s’est tenu le débat en français, suivi du débat en anglais le 25 février, dans le cadre de la course à la chefferie du Parti libéral. Lors de ces débats, Mark Carney, Chrystia Freeland, Karina Gould et Frank Baylis ont confronté leurs idées. Les discussions ont principalement porté sur la hausse du coût de la vie, les menaces tarifaires de Trump et, lors du débat en français, un autre perdant évident : la langue elle-même. En effet, anglicismes, franglais et même passages entiers en anglais ont dominé les interventions des candidats, qui n’étaient clairement pas au niveau de Justin Trudeau lorsqu’il s’exprimait en français il y a dix ans.
Chrystia Freeland et Mark Carney semblent être les deux principaux prétendants à la direction du parti. Toutefois, selon les sondages de Léger, les intentions de vote penchent davantage en faveur de Mark Carney, perçu comme le meilleur candidat pour affronter Pierre Poilievre. Un récent sondage de Léger indique que l’écart entre Carney et Poilievre serait extrêmement serré, avec seulement un point de pourcentage de différence entre les deux. Ainsi, cela laisse entendre que Chrystia Freeland, ancienne ministre des Finances, aurait peu de chances de l’emporter face à Carney, gouverneur de la Banque du Canada de 2008 à 2013, gouverneur de la Banque d’Angleterre de 2013 à 2020 et diplômé de Harvard.
De son côté, Pierre Poilievre semble naviguer en tête des sondages, néanmoins son avance chute de plus en plus face à la démission de Justin Trudeau. Fidèle à sa stratégie, il continue d’attribuer des surnoms moqueurs à ses adversaires pour capter l’attention du public. Après avoir popularisé le terme "Justinflation" pour attaquer Trudeau, il cible désormais Mark Carney avec "Carbon Tax Carney", une formule qui suscite de vives réactions, mais qui est beaucoup moins efficace puisque probablement sur utilisé et moins accrocheuse qu’auparavant. Il est aussi important de souligner que, contrairement à Trudeau, ce diplômé de Harvard prône l’abolition de la taxe sur le carbone que Poilievre dénonce avec ferveur. Ce positionnement renforce l'idée que Chrystia Freeland ne représente pas une réelle menace pour le chef conservateur. D’ailleurs, les sondages passés montrent que Mark Carney recueille environ 6 % de votes de plus que Freeland auprès des électeurs libéraux.
La véritable question demeure : aux prochaines élections, Mark Carney saura-t-il réellement se différencier de Trudeau et tenir tête à Trump, ou les Canadiens opteront-ils pour un changement avec Pierre qui fera face droitiste contre droitiste ? Pour le Québec, qui traverse une période de regain nationaliste avec un Parti québécois en tête des sondages provinciaux et un Bloc québécois solidement implanté dans une trentaine de circonscriptions fédérales, un gouvernement minoritaire, qu’il soit conservateur ou libéral/, pourrait s’avérer avantageux. Toutefois, après six ans de gouvernement minoritaire et de coalition, le Canada aurait bien besoin d’un gouvernement majoritaire et stable, d’autant plus face à une scène géopolitique en pleine ébullition, marquée par les actions imprévisibles du président américain.
Maxime Renaud et l’équipe politique