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Défis et Perspectives : L'économie Britannique face à une Relance Fragile et un Budget Ambitieux

  • marchesglobauxhec
  • Nov 25, 2024
  • 3 min read

Fatine Moumni Abdou, Olivier Rodier et l’équipe économie mondiale


Une croissance économique ralentie

À la suite d’une récession du PIB aux troisième et quatrième trimestres de 2023, l’économie anglaise a enregistré une progression ralentie de 0,7 % et de 0,5 %, respectivement aux premier et deuxième trimestres de 2024, suivie d’une récente annonce de 0,1 % de croissance au troisième trimestre.



Les ambitions budgétaires du gouvernement travailliste

Cette faible croissance reflète un certain ralentissement, en contradiction avec les ambitions du gouvernement travailliste élu en juillet 2024. Cette nouvelle survient seulement quelques semaines après la présentation du budget 2025 par le nouveau gouvernement. La ministre des Finances, Rachel Reeves, n’est pas satisfaite de la situation et souhaite faire de la croissance une priorité cruciale de son mandat. Elle propose notamment, dans son budget, une hausse significative des impôts de plus de 40 milliards de livres, ainsi que des emprunts d’environ 300 milliards de livres qui s’ajoutent au déficit, représentant déjà plus de 100 % du PIB. La ministre explique ses choix comme étant nécessaires pour la stabilité des finances publiques et la fondation de l’économie.



La hausse des impôts et de l’emprunt permet d’augmenter les investissements dans les dépenses publiques, notamment avec plus de 100 milliards pour les cinq prochaines années. Ces investissements visent à améliorer les services publics tout en renforçant les infrastructures, ce qui devrait développer la productivité et l’efficacité. Le gouvernement prévoit aussi plusieurs réformes financières favorisant la prise de risque, partiellement bloquée par des réglementations post-crise financière, et qui limiteraient la croissance. De plus, la création d’un « mégafond » de pension regroupant les petites caisses locales pourrait générer plus de 80 milliards d’investissements supplémentaires dans l’économie. En revanche, toutes ces mesures prennent normalement un certain temps avant d’être ressenties dans l’économie, et l’impact du budget devrait donc se manifester principalement en 2025.


 

Les critiques et les défis économiques à venir

Le budget a également provoqué de vives critiques, notamment de la part des détaillants. Des entreprises telles que Tesco et Amazon déclarent que les augmentations des impôts et de la contribution patronale à l’assurance nationale (NIC), qui passeront de 13 % à 15 % en avril 2025, ainsi qu’une augmentation du salaire minimum national de 6,7 %, passant de 11,44 £ à 12,21 £ de l'heure, coûteront aux détaillants plus de 7 milliards de livres sterling supplémentaires dans un secteur où les marges après impôts sont limitées entre 3 % et 5 %. Le British Retail Consortium (BRC) estime que ces augmentations entraîneront inévitablement des pertes d’emplois, des fermetures de magasins et une hausse des prix pour les consommateurs.

 


Les entreprises s’attendent à ce que les emplois débutants pour les jeunes travailleurs soient gravement touchés, tandis que l’Office for Budget Responsibility (OBR) estime que près de 50 000 postes pourraient disparaître. Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, a d’ailleurs confirmé ces inquiétudes, évoquant un risque de pertes encore plus élevées, ce qui pourrait ralentir la croissance des salaires et intensifier l’inflation. Malgré des critiques bien fondées, Rachel Reeves défend fermement son budget. La ministre a reconnu l’importance des mesures pour financer des investissements clés dans des services publics, tels que le NHS, qui recevra 25 milliards de livres supplémentaires, et dans des infrastructures essentielles pour la productivité.


Bien que les syndicats aient salué cette augmentation du salaire minimum, le secteur privé craint que la contrainte supplémentaire imposée aux employeurs ne réduise les possibilités de rétablir l’économie. Malgré un fardeau fiscal à un niveau record, atteignant 38,3 % du PIB en 2027/2028 selon l’OBR, le gouvernement espère que ces investissements à long terme compenseront les tensions économiques actuelles. La question demeure toutefois de savoir si ces efforts suffiront à relancer durablement l’économie britannique tout en préservant l’emploi et le pouvoir d’achat des ménages.

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