Trump et l’Ukraine : entre négociation et rupture
- marchesglobauxhec
- Mar 10
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Lamine Touré et l’équipe politique
La nouvelle administration américaine dirigée par Donald Trump adopte une approche radicalement différente de celle de son prédécesseur Joe Biden concernant la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Les États-Unis ont été un allié majeur de l’Ukraine, fournissant une aide militaire et financière conséquente dès le début du conflit. Cependant, l’élection de Donald Trump a marqué un tournant dans cette politique. Son discours de campagne laissait déjà présager un désengagement progressif des États-Unis sur ce front, mettant en avant l’idée que la guerre devait prendre fin et critiquant l’échec de Joe Biden à rétablir la paix entre Kiev et Moscou.
Le 28 février dernier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu à la Maison-Blanche, espérant conclure un accord portant sur l’accès aux minéraux critiques que possède l’Ukraine, en échange de la poursuite du soutien américain dans le cadre du conflit avec la Russie. Cependant, la rencontre a rapidement pris une tournure inattendue. Donald Trump et son vice-président, J.D. Vance, ont reproché à Zelensky un manque de reconnaissance envers les États-Unis, rappelant que l’Ukraine avait reçu une aide financière et militaire considérable depuis le début de la guerre. Ils lui ont également reproché de ne pas être habillé de manière convenable pour une rencontre officielle à la Maison-Blanche, jugeant que son apparence ne reflétait pas l’importance de l’échange diplomatique. De son côté, Zelensky a tenté de plaider en faveur d’une garantie américaine dans l’éventualité d’un cessez-le-feu, afin d’assurer que la Russie respecterait un éventuel accord et que les États-Unis continueraient à appuyer l’Ukraine. Cette demande a été sèchement rejetée par Donald Trump, qui estime que Zelensky n’est pas encore prêt à s’engager dans un véritable processus de paix. L’échange, particulièrement tendu, s’est soldé par une rupture brutale des discussions, et le président ukrainien s’est vu montrer la porte de la Maison-Blanche. Cette rupture pourrait compromettre l’accord qui devait être signé entre les deux pays et remettre en question le soutien américain à l’Ukraine dans le conflit en cours.
Le changement de cap des États-Unis ne s’est pas limité à cette rencontre, comme en témoigne la décision de Donald Trump de suspendre l’aide militaire à l’Ukraine, marquant un tournant dans la politique américaine vis-à-vis du conflit. Lors d’un vote tenu récemment à l’Assemblée générale des Nations unies, une résolution condamnant l’agression russe a été soumise aux États membres. À la surprise générale, les États-Unis ont voté contre, envoyant un signal fort indiquant qu’ils ne comptaient plus adopter une posture aussi ferme envers Moscou que par le passé. Ce positionnement marque un contraste frappant avec la politique menée par Joe Biden, qui avait multiplié les sanctions contre la Russie et encouragé les pays occidentaux à isoler Poutine sur la scène internationale. La relation entre Donald Trump et Vladimir Poutine est bien différente de celle qu’entretenait Joe Biden avec le président russe. Les deux dirigeants semblent partager une vision plus similaire du conflit. Récemment, Poutine a laissé entendre qu’il était prêt à accueillir des investisseurs étrangers dans les territoires ukrainiens sous contrôle russe, riches en minéraux rares. Cette proposition pourrait être particulièrement intéressante pour Donald Trump, soucieux de réduire la dépendance des États-Unis vis-à-vis de la Chine, qui détient une grande partie du marché mondial des minéraux critiques.
Cependant, l’Ukraine n’est pas sans soutien. Le 2 mars, un sommet s’est tenu à Londres réunissant dix-huit pays alliés, dont la France, le Canada et le Royaume-Uni, afin de discuter des garanties de sécurité pour Kiev. L’objectif de cette rencontre était de formuler une proposition de cessez-le-feu pouvant être présentée aux États-Unis pour tenter d’assurer une paix durable. Malgré cette mobilisation, l’attitude de Washington reste difficile à cerner. Donald Trump, fidèle à son style de négociation imprévisible, semble jouer sur plusieurs tableaux à la fois, ce qui laisse perplexes de nombreux observateurs quant à ses véritables intentions dans la résolution du conflit ukrainien.
Lamine Touré et l’équipe politique